Hier au soir, troisième concert depuis mon installation à Madrid, premier gros coup de cœur à la fois pour la salle, taboo, et pour le groupe, venu de Barcelone : la Troba Kung-Fú.
Le quartier des merveilles
Nous arrivons vers 22.00 dans le quartier de Malasaña, (aussi appelé le barrio de las maravillas, le quartier des merveilles... ) un des quartiers du centre de Madrid, aux rues étroites et emmêlées, le berceau de la movida des années 80, et où la movida se rejoue tous les soirs, dans les bars et surtout devant les bars, où s'interpellent des groupes de jeunes éméchés...
Devant la salle taboo, à 22.30, heure présumée du concert, une file d'attente de plus de 100 personnes...
Le trottoir devant la salle fait 50 centimètres de large, la file de gens serpente entre les poubelles sur 50 mètres. Régulièrement, les klaxons des taxis ramènent les grappes de jeunes étalées devant leur pare choc, sur la petite bande de trottoir... Les effluves nous passent sous le nez, les Pakistanais passent pour vendre des roses, les Chinois des canettes (la vente d'alcool est interdite après 22h et sa consommation dans la rue autant que celle de drogues... mais ca ne dérange visiblement personne) et il règne un joyeux foutoir pendant l'heure d'attente que nous passons dans la rue Vicente Ferrer!!! Au moment où nous allions nous décourager, vers 23h30, en nous disant que le concert devait déjà avoir commencé depuis longtemps, nous sommes enfin au pied d'un videur de 2m sur 2, façon mafia russe, qui rigole pas... total contraste avec la salle dans laquelle nous pénétrons deux minutes plus tard et mon premier coup de coeur...
La salle taboo : un superbe décor très hippie-kitsch
des tentures au plafond que séparent des boules à facettes et des abats-jour japonais suspendus au-dessus du public, le tout dans des couleurs chatoyantes qui donnent à la salle chaleur et personnalité. la salle elle-même est de dimensions idéales : une petite salle bien faite, disposée en gradins autour de la scène (un peu comme à la maroquinerie pour ceux qui connaissent mais en moins grand et donc en plus intime), ce qui permet à la fois d'avoir une très bonne ambiance et un confort de vue appréciable pour les 300 personnes venues profiter du concert. Je suis certes un peu plus grande que les espagnol-E-s mais ca n'empêche, dans les salles de concert, je suis souvent compressée contre l'épaule de mon voisin de devant, mon champ de vision se réduisant aux motifs de son t-shirt de fan, quand, par chance, ce ne sont pas ceux dessinés par ses problèmes de cuir chevelu sensible...
Une claque mémorable !
Connaissant la Troba Kung-Fu et Dusminguet, l'ancien groupe de Joan Garriga, le chanteur, je m'attendais à passer un bon moment, mais pas à une telle claque !
Une énergie et une bonne humeur extraordinaire se sont emparées de toute la salle dès la première note! Le sourire et les chansons aux lèvres, 300 personnes en transe se bougent frénétiquement sur les rythmes dub... l'accordéon de Joan met le feu, le jeu de lumières psychédélique s'accorde au lieu et nous emmène dans un univers de fête, sur des rivages où résonnent la cumbia et la rumba, où la langue catalane se mêle au castillan sans conflit ni complexe...
rien à redire (à part le son parfois un peu compact) : La troba kung-fú ne manque pas de chaleur et elle en a donné beaucoup hier soir à Madrid!
un groupe, des idées et une démarche...
La troba ne manque pas d'idées non plus, puisque le groupe offre sur son site l'intégralité de l'album en téléchargement légal et gratuit... les titres du CD mais aussi des textes, le livret, un vrai "ouvrage d'art", et des remixes : une démarche de promotion osée, à contre courant, significative de leur engagement et de leur envie de partager! Un grand merci à eux.
www.latrobakungfu.net
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