lunes, 26 de abril de 2010

Changement de décor!

Une des nombreuses raisons qui pourraient expliquer mon silence prolongé, à défaut de l'excuser, c'est ce changement de décor à l'origine du titre de mon petit papier du jour...

j'ai déménagé, cette fois bien plus loin que la première fois, dans un autre quartier de Madrid.

Adieu Tirso de Molina,

à 3 pas de Sol, de la Gran Vía,



et du rastro...


Bonjour Salamanca!
un des quartiers chics, un peu plus au nord du centre de Madrid.

Ceux qui me connaissent et connaissent Madrid pourront s'étonner de ce changement à 180º... pour ceux qui ne connaissent pas la capitale espagnole, c'est un peu comme de passer du 11e au 15e... passer d'un quartier vivant et animé, parfois un peu trop, à des belles avenues arborées où la bonne société promène son ennui et son chihuahua (quand elle ne le fait pas promener par sa bonne).

Je passe d'un triangle des bermudes de la marcha, à la triade cliniques privées-pâtisseries-salons de coiffure pour chiens (en ajoutant les écoles privées on a la quadrature du cercle)...

Je slalome plus entre les pickpockets et les touristes mais entre les ptites vieilles à pas bousculer sur les trottoirs...

Je passe des effluves d'alcool et d'urine, à celles de l'eau de cologne et de laque de ces mamies poudrées, en goguette entre l'un des 3 coins du triangle...

Et pourquoi?? vous interrogez-vous...
eh bien parce que mon bel hidalgo et moi avons mis la main sur l'un des biens les plus convoités de Madrid : un ático (appartement au dernier étage) avec terrasse, dont le loyer est à portée de notre bourse et pas situé en pleine cambrousse...

On était un peu saturés du bruit perpétuel de notre ruelle certes à sens unique mais aux bruits qui se reproduisaient à l'infini, entre camions de livraisons en journée et les bourrés braillards du soir... Les courses de poubelles sous les fenêtres à 3h du matin nous ont amusés la 1e fois, puis elles ont rapidement perdu de leur charme.

On était heureux d'être toujours aux premières loges des sorties avec les potes, ne serait-ce que pour s'économiser le retour pénible en métro. Mais après quelques années à profiter de ces avantages, on s'aperçoit qu'on en profite plus aussi souvent qu'avant et qu'en revanche, les inconvénients de vivre en plein coeur de la ville on les subit tout le temps.

Alors évidemment ça fait bizarre d'habiter dans un quartier où les costumes trois pièces sont plus présents que les punks à chiens.

C'est sûr, ça fait bizarre d'entendre moins de dialectes de toutes les latitudes et plus de français bon teint... (oui oui de français, ce n'est pas une faute de frappe... Salamanca a une importante communauté francophone, peut-être parce que les immeubles et les grands boulevards haussmaniens nous rappellent Paris ? Ou peut-être parce que c'est là que se trouvent toutes les boutiques de haute couture et de luxe ? enfin plus probablement parce que Salamanca est bien situé, à mi-chemin entre le centre-ville et le lycée français.)

Evidemment, je râle de ne plus être au centre ville* et je peste en dépassant les petites vieilles qui empestent...

Mais un petit-déjeuner ou un dîner sur notre petite mais ensoleillée terrasse compense ces pertes et fait oublier toutes les nostalgies... tout comme le fait de savoir que même si le printemps a tardé à arriver, on va en profiter tout le très long été qui nous attend... jusqu'en novembre probablement ;o)

Alors vous venez quand?

*Je précise toutefois que Salamanca est à moins de 15 minutes en métro de la Gran Vía.