sábado, 31 de enero de 2009

Pas d'objection à la citoyenneté

Le Tribunal Suprême a tranché le 28 janvier : les Espagnols ne pourront pas objecter à l'éducation à la citoyenneté.



"L'éducation à la citoyenneté et aux droits de l'homme" est enseignée aux élèves des dernières années du primaire et durant tout le secondaire (de 12 à 16 ans). Mis en place en 2006, à la suite d'une directive européenne de 2002, ce cours vise à transmettre des valeurs démocratiques et constitutionnelles.

Un cours controversé
Certains parents choqués que l'école puisse prendre en charge une certaine transmission de valeurs morales ont refusé que leurs enfants assistent à ces cours, invoquant l'objection de conscience, au motif que cette matière constitue un endoctrinement de leur progéniture, contraire à leurs croyances.

Le Partido Popular s'est battu aux côtés des associations de parents en question(catholiques pour la plupart), depuis la mise en place de cette matière à l'école, pour la rendre optionnelle ou la vider d'une partie de son contenu. Le parti d'opposition considère que cette matière viole la liberté d'opinion et de religion des parents : transmettre des valeurs aux enfants relève de la sphère familiale, disent les représentants du PP, et l'enseignement délivré par l'école pourrait aller à l'encontre des valeurs éthiques, morales ou religieuses des parents.

Des associations conservatrices ont appelé aux boycott affirmant que l'enseignement de cette matière était une attaque contre les fondements de la civilisation chrétienne.

Pourquoi tant de haine ?
Pendant ces cours, les élèves entendent parler de démocratie, de droits de l'homme, mais aussi de sexualité, d'amour et de la famille.

Depuis 3 ans l'éducation à la citoyenneté était une pomme de discorde entre la droite et la gauche, un combat emblématique, un peu comme en France les débats entre les défenseurs de l'école publique et de l'école privée.

Je passe sur les débats enflammés, les tentatives d'aménagement, les petits arrangements entre amis avec cours en anglais de "citizenship" aux élèves d'Alicante, les couacs entre tribunaux (en Asturies, on déboutait des parents catholiques, en Andalousie, une autre famille se voyait reconnaître son droit d'objection de conscience). Je ne rentrerai pas non plus dans les détails des positions ubuesques selon que les communautés autonomes étaient dirigées par la droite ou la gauche (l'Espagne est divisée en communautés autonomes qui sont notamment en charge de l'éducation primaire et secondaire).
A présent les choses sont claires.

Dénouement
Le Tribunal Suprême a donc confirmé que ce cours est conforme à la constitution, qu'il est bien obligatoire et que les parents ne pouvaient pas faire usage de leur droit d'objecter pour refuser que leurs enfants y assistent.

Les élèves espagnols ne pourront donc plus sécher impunément et passeront l'examen comme pour n'importe quelle autre matière.

Plus d'informations (en espagnol) : article d'El Pais.
Crédits photo : Gorka Lejarcegi

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