miércoles, 29 de septiembre de 2010

Grève générale en Espagne

Le célèbre Oso y Madroño, symbole de Madrid, arbore ce matin les couleurs de l'appel à la grève.
@claudioalvarez: Puerta del Sol, Madrid. (Foto: Claudio Álvarez)

Une grève, bonjour l'info, me direz-vous...
Ok, c'est rien de bien nouveau pour nous Français.
Mais tout de même, c'est différent : d'abord pour les débats provoqués depuis des semaines, faut-il y aller ou ne pas y aller?... N'est-ce pas pécher que de faire grève sous un gouvernement socialiste? Peut-on être créateur d'entreprise et éviter de condamner les personnes qui seront dans les manifs?

Des débats parfois vains, mais qui ont eu le mérite d'exister et rien que ça, c'est raffraichissant, pour nous les pros du mouvement social, habitués à être simplement divisés entre ceux qui font grève (les profs syndiqués, les fonctionnaires, les transports, et c'est à peu près tout, pour autant que je sache) et ceux qui la font pas (les autres), tout le monde étant toutefois d'accord que le droit de grève est inaliéable.

- Ensuite, les "piquets" existent ici, même en ville, par exemple devant le magasin Corte Inglés, l'insitution de la grande distribution ibérique. Et la police se place en face, pour protéger. Et ça, c'est impressionnant : on se croirait revenus au temps de la lutte des classes, au temps des corons, ou transportés à Berlin, pour les manifs du 1e mai à Prenzlauerberg...

Enfin, la différence c'est que les manifs (prévues à la fin de l'aprèm à Madrid) seront certainement un grand mélange de fête et de revendications.

Oui mais à quoi bon, entend-on... Qu'est-ce que ça changera?

Et effectivement on ne voit pas ce que pourrait modifier le gouvernement dans sa feuille de route, n'ayant aucune marge de manoeuvre. Mais comme dit un ami, il faut faire grève parce que c'est pire de pas la faire... la majorité des grèvistes suivront ce "mot d'ordre"
Ils sont grévistes pour envoyer un message de mécontentement au gouvernement. Parce qu'ils ont l'impression qu'on leur en fait subir de plus en plus, et qu'eux se laissent faire comme des moutons...
Ils sont grévistes à cause de cette envie de dire "Basta ya"... ça suffit!
Un geste, sans être dupe, sans espoir forcément de changer le monde, mais une manière de retrouver une dignité.

Bref, une grève qui ne fait peut-être pas rêver grand monde mais qui aura peut-être plus un accent de grand soir que ses cousines françaises désabusées.

2 comentarios:

Anónimo dijo...

Oui bon, peut-être suis-je mal placé pour le dire en tant que prof, mais faudrait voir à ne pas faire de raccourci, chère Pâquerette...
Le droit de grève existe -alleluia- depuis 1864 pour tous les salariés, et c'est exactement le genre de droit qui s'use que quand on ne s'en sert pas.
Pour info, les dernières catégories de salariés à avoir participé aux différents mouvements de grève en france, rapport notamment au projet de loi sur les retraites:
La SNCF, la RATP, EDF & GDF, La Poste, les télécoms,les professeurs de primaire, secondaire et supérieur des établissements privés et publics, effectivement mais aussi
les médias (journalistes, techniciens et distributeurs...), les intermittents du spectacle, plusieurs organisations de professions judiciaires. Mais aussi des salariés de LCL, HSBC, Caisses d’Epargne, CIC, Goupama, MMA, Axa Paris, Arkema, Air liquide, Total, Rhodia, de l'agro-alimentaire (Nestlé, Entremont, Bigard), de la métallurgie (Renault, de diverses entreprises de la sous-traitance automobile, Alstom, Arcelor, Caterpillar,
sans oublier les dockers, qui ont un statut un peu particulier.

Oui oui.

Anónimo dijo...

Pour les manifs du premier mai à berlin, en fait c'est plutôt à Kreuzberg que cela se passe qu'à Prenzlauerberg, même si ce dernier est devenu après la chute du mur le petit frère du premier. Traditionnellement que je sache c'était à Kreuzberg que les "autonomes" (entre autres) occasionnaient des débordements. Quant au commentaire: les grévistes = les profs, face à tous les autres, cela me parait un raccourci plutôt hasardeux. Ou bien veux-tu dire par là, qu'il n'y a plus que les profs pour sacrifier une journée de paie par engagement? Alors peut-être oui, parce que beaucoup de gens en France ralent en permanence, "retenez moi ou je fais un malheur", mais combien sont conséquents, et sont prêts à perdre une partie de leur salaire??