Chose promise, chose due, je ne pouvais pas ne pas faire un article sur les festivités de Noël en Espagne.
J'ai déjà parlé de la
Loterie et de l'euphorie qu'elle déclenche, eh bien pour le reste c'est pareil. Les Espagnols dépensent des sommes colossales pour les fêtes. En nourriture évidemment, comme en France, et puis dans les cadeaux (comme en France et comme dans tous les pays occidentaux, j'imagine). Mais avant tout il faut savoir que Noël et les fêtes de fin d'année durent encore plus longtemps qu'en France. D'ailleurs Noël se dit
Navidad mais on utilise le plus souvent NavidadES au pluriel, ça s'invente pas!
Des fêtes éternelles Comme en France et dans les autres pays où la religion catholique a imprégné les traditions, en Espagne, les fêtes de fin d'année sont centrées autour de la Navidad, la naissance de l'enfant Jésus, qu'on célèbre en famille, mais, après le 25 décembre, ça continue... jusqu'au jour des rois.
Début décembre, Madrid se pare de décorations, et les lumières illuminent les rues pendant toute la période de Noël, tandis que les magasins débordent de cadeaux pour les enfants, de nourriture et de crèches parfois à taille humaine.
Une fois le décor planté, les festivités peuvent commencer !
- Le 24 décembre, c'est
Nochebuena, les familles se réunissent pour le dîner autour de la crèche (belen) et d'un repas gastronomique.
- Le jour de noël,
Navidad, le 25 décembre, est férié, ainsi que le 26 dans certaines régions.
- Le 28 décembre c'est
Santos Inocentes, l’équivalent de notre 1e avril : le jour des innocents, on se fait des farces.
- Le 31 décembre, pour le réveillon du nouvel an,
Nochevieja, on dîne en famille (!!!), avant d'aller rejoindre ses amis pour faire la fête.
- ... le 5 janvier au soir, on remet le couvert! Un nouveau réveillon et une nouvelle fête en famille le lendemain, le 6 janvier, cette fois pour célébrer l'épiphanie, (
Reyes, le jour des rois) avec le même faste que le 24 décembre.
Imaginez refaire Noël quinze jours après… et bien les Espagnols le font!! Lorsque les Français se remettent du Réveillon de la Saint Sylvestre en mangeant un petit bout de galette, ils refont réveillon, dîner, cadeaux etc.
Une gastronomie qui n'a rien à envier à la françaiseNe croyez pas que parce qu’ils font la fête plus longtemps, les Espagnols sont plus sobres dans leur manière de fêter !
Au menu de ces multiples dîners, traditionnellement, on trouve une gastronomie assez similaire à ce qu’on trouve dans les familles françaises :
- Des canapés et des fruits de mer en entrée (pas d’huîtres cependant, plutôt des gambas, des crevettes),
- puis en plat principal, de la dinde ou du cochon de lait, précédé ou non d’un poisson
- et pour finir, plein de sucreries pour dessert : pâte d’amandes (mazapan) et nougat (turron), polvorones, biscuits, bombones (des chocolats) que l’on accompagne de cava, le crémant de Catalogne, pour faire descendre tout ça.
Les sucreries en question sont également partagées pendant toute la période de Noël avec la famille et les amis venus en visite.
12 grains ... de folie? Les principales différences ne concernent pas tant la gastronomie que les habitudes, le fait que les Espagnols sont des inconditionnels de la fête familiale et des enfants-rois.
- Noël ne serait pas Noël sans
Cortilandia : sorte de mini-Eurodisney lancé par le magasin corte inglés… en plus cheap mais qui provoque le même type d’engouement. Vous marchez tranquille dans la rue, sans penser à rien, quand à la hauteur du Corte Inglés, un attroupement de badauds et de poussettes vous empêche tout à coup de passer. En cherchant un passage entre les bambins, sur les marches du magasin, vous vous retrouvez face à Minnie et Mickey qui distribuent des ballons en se dandinant sur une musique aigrelette. Vous levez la tête, à 5 mètres au-dessus de vous, sur la façade, c’est une sorte de spectacle de marionnettes ou d’automates. En dépit du mauvais goût avéré de ces spectacles, il n’est pas de famille qui frustrerait sa progéniture de ce moment magique dans la foule et le froid des rues madrilènes.
-A quelques mètres de là, la
Puerta del Sol accueille un autre type d’événement pour
Nochevieja, le 31 décembre à minuit.

Les Madrilènes, après un énième dîner en famille, se rassemblent sur cette place centrale de la capitale, pour croquer
las uvas : 12 grains de raisin au son des douze coups de minuit frappés sur l’horloge de la mairie. Le but est d’avaler les 12 grains avant le 12e coup de cloche, sans quoi c’est la malchance assurée pour l’année à venir. Ce rituel censé porter chance et succès pour la nouvelle année peut paraître anodin, mais il faut savoir que c’est un moment sacré : il est retransmis à la télévision nationale et tous les Espagnols se collent devant leur écran un peu avant minuit pour suivre en « direct live » les statues frapper la cloche sur la Puerta del Sol et pouvoir gober leur raisin en rythme et être sûr d'avoir de la chance pour l'année !
Superstitieux nos voisins ??
:)
Prochain épisode : la venue des Rois Mages le 6 janvier.