viernes, 20 de junio de 2014

Felipe VI, nouveau roi et renouveau royal en Espagne

Les cérémonies de couronnement du nouveau roi d'Espagne se sont déroulées hier, 19 juin. Felipe VI a prêté serment et fait son discours d'intronisation devant le Parlement à Madrid. Il s'est employé à séduire alors qu'il hérite de la lourde tâche de redorer le blason de la monarchie espagnole.
Felipe VI, Letizia et les infantas Leonor et Sofia.
Le message clé : renouvellement
La monarchie est encore loin d'être enterrée puisqu'une majorité d'Espagnols y est semble-t-il attachée, mais les déboires de Juan Carlos sur son yacht, ou à la chasse à l'éléphant ainsi que la mise en examen de l'infante Cristina après celle de son handballeur de mari ont ébranlé la popularité de la Casa Real. Ce désamour est particulièrement notable auprès des jeunes et des électeurs de gauche.

Dans ce contexte, il était vital que Felipe VI montre une volonté de rupture avec le passé, au moment de monter sur le trône. Bon, évidemment, ça fait 40 ans que le petit Felipe se prépare pour devenir roi et on ne risquait pas de le voir faire la révolution et envoyer balader toutes les convenances... Comme le protocole l'imposait, il a prêté serment en uniforme militaire et a reçu de son père la ceinture rouge de capitaine général des armées, mais quand même, pour les observateurs avertis, il semblerait qu'un air frais souffle au Palais.

Sans aucun doute conscient de l'enjeu de l'exercice, Felipe VI a multiplié les signes de cette volonté de "renouveau" :
1) la cérémonie a été laïque, et contrairement à ce qui s'était passé pour son père il y a 39 ans, il n'y a pas eu de messe célébrée à la cathédrale.

2) Seule Elena, une des deux "infantas", soeurs du nouveau roi a assisté à la cérémonie, avec son fils Froilan : Cristina et sa famille n'étaient pas présents.

3) Par un effet bienvenu de l'organisation des cérémonies, Juan Carlos n'était pas présent lorsque Felipe a prêté serment puisqu'il l'a laissé au Palais de la Zarzuela où le père avait remis la ceinture rouge au fils.

4) Prenant ses distances avec les affaires, il a promis "une monarchie intègre, honnête et transparente".

5) A part le gimmick lui-même de "monarchie renouvelée pour des temps nouveaux" déjà martelé auparavant et visiblement le message que la Casa Real voulait imposer dans les esprits, Felipe VI a filé la métaphore en déclarant aborder son règne avec "l'esprit ouvert et novateur qui inspire les hommes et des femmes de [sa] génération", tout au long d'un discours qui se voulait résolument ancré dans son siècle, où ont eu droit de cité nouvelles technologies, environnement et rôle de la femme dans la société.

6) Last but not least, à en croire les commentateurs de la chaîne antena 3, c'est ce même désir de renouveau et de proximité avec le peuple qui a amené Felipe à effectuer debout dans une voiture découverte le chemin qui l'a amené du Congrès des Députés au Palais Royal...
S'il ne fallait qu'un tour en voiture découverte pour se rapprocher du peuple, je pense qu'on verrait plus souvent nos gouvernants se balader en décapotable (en France c'est ptet plus hasardeux, vu les conditions météo du dernier début de mandat!)), mais ce n'est que mon avis !

Dans les boutiques, drapeau et photo du couple royal: 
moderne, non?

Féminisme et modernité!
Les commentateurs voient dans cette modernité et humilité affichées l'influence de sa femme, Letizia Ortiz, une "roturière", ex-présentatrice télé et divorcée! Letizia, issue de la classe moyenne, avec qui Felipe s'est marié par amour (ça c'est moderne!) souhaiterait, disent-ils, oeuvrer pour rapprocher la monarchie de ses sujets et de leurs préocupations.
La rumeur court notamment que le couple royal prendrait comme première mesure la suppression de la révérence pour les dames... Hé ouais, on y pense pas assez, mais il est vrai que c'est une injustice criante : on a vu Mesdames les ministres esquisser cette petite génuflexion devant le roi puis hésiter devant Letizia, tandis que Messieurs les ministres leur tendaient la main normalement.

En 2014, c'est vrai que c'est un peu has-been, alors pourquoi pas supprimer la révérence, ça coûte rien et ça fait moderne. En revanche, si je puis me permettre, ce n'est peut-être pas la première préoccupation des Espagnols...

Le discours du Roi en intégralité  

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