domingo, 22 de febrero de 2009

Parlez moi d'amour

Quelle transition... zavez vu ?
Dans mon dernier post je disais que si vous n'étiez pas encore convaincus des bonnes raisons pour une cigogne de prendre son envol et se lancer dans une migration, je ne pouvais que vous parler d'amour... et pof, tadam, je continue aujourd'hui sur un post intitulé "parlez-moi d'amour"... si c'est pas de l'esprit d'à propos, ça...

Après cette introduction pas du tout auto-complaisante, je continue et je développe. Parlons d'amour.


Non, rassurez-vous, je ne vais pas faire dans l'exhibitionnisme twitterien, je ne vais pas dévoiler mes états d'âmes instantanés, d'autant que je n'ai aucun scoop à vous annoncer.

Je tiens à rassurer au passage mes "amis sur facebook" qui ont vu apparaître récemment un "Paquerette n'est plus en couple" sur leur mur. Non, je n'ai pas rompu avec mon bel hidalgo, tout va bien, merci. Je ne vais pas non plus vous raconter les raisons qui ont poussé la Paquerette a se déraciner pour un bel hidalgo, ce serait assez vraiment trop banal.

Je voulais juste m'interroger à "voix haute" sur le retour des bons sentiments, je parle de l'amour universel donc.

Le courrier international en a fait sa une il y a peu, la gentillesse est en voie de réhabilitation !

Vous ne saviez pas qu'il était mal vu d'être sympa ? Reconnaissez qu'on ne fait pas trop justice aux gens gentils en général.
N'est pas Gandhi qui veut.
Bien souvent, l'altruisme nous rend méfiant, quand il n'éveille pas notre mauvaise conscience. Les gens généreux, on leur prête volontiers des arrières pensées, alors qu'on respecte les autoritaires ou les ambitieux. On valorise les débrouillards, on critique mais on envie les roublards qui réussissent. On dit "trop bon trop c*", en voyant les gens bons (haha) alors qu'on admet sans se révolter que les arrivistes aux dents qui rayent le parquet arrachent au passage les poils des orteils de leurs collègues et emportent la mise.

Côté relations amoureuses, les filles, reconnaissons que nous nous accrochons beaucoup moins au gentil garçon maladroit, qu'au salaud qui nous fuit.

La bonté n'a pas la cote à l'heure du chacun pour soi et des winners en tout genre, mais réjouissons-nous, il paraît que les choses changent !

Ce serait, pour certains, le deuxième effet kiss cool de la crise : la disette revalorise la solidarité. La crise aurait donc un effet retour aux valeurs humanistes, à la générosité, à l'amour... elle aura au moins ça de bon, nous voilà à nouveau préoccupés par notre prochain. Alors laissons notre cynisme au placard et réjouissons nous : la gentillesse est de nouveau à la mode. La Paquerette qui sommeille en chacun de nous va avoir le droit de se révéler !

Je me réjouis, car, n'en déplaise à mes détracteurs, je n'ai jamais réussi à être totalement méchante. Je suis acide, certes. Cynique Parfois. (Seulement quand les gens le méritent. Mais avouez qu'ils le méritent souvent ...). D'accord, la niaiserie m'exaspère. J'avoue, je bats ma coulpe : je montre peu de compassion pour les cons, et fais preuve de très peu de patience avec les imbéciles, et avec le genre humain en général. Bon. J'admets. Mais il n'empêche. Je sais bien que j'ai un bon fond, tout au fond, si on cherche bien. Derrière mon ironie perpétuelle et mon humour un peu grinçant quand il n'est pas de mauvais goût, sous mon vernis caustique (en-caustique haha), je suis quelqu'un de profondément gentil et même un peu mièvre.

Pour moi, l'intelligence n'a d'équivalent que la capacité à flirter avec le côté sombre, la force obscure, celle que je ne veux pas connaître, qui ne m'attire ni ne me séduit.

Déjà au collège, lorsque la prof de français lisait les meilleures rédactions, la mienne c'était toujours celle qui faisait sourire gentiment, ou ricaner certains. Je remplissais des pages d'histoires romantiques et gnan gnan, emballées dans des envolées lyriques que ne sauvaient guère que les pointes d'ironie et le ton parfois décalé, qui montraient que je n'y croyais pas (trop).

Au final, c'était toujours des trames niaises : un gentil, un méchant puni à la fin bref, ni très original, ni transcendant. Des bluettes à l'eau de rose qui me faisaient un peu rougir quand on les lisait. Elles m'apparaissaient dans toutes leur splendide médiocrité, quand, sur le même sujet, on passait à celle de Marie, la mal-nommée.


Là, c'était une grande claque dans ma g* d'adolescente qui se voulait rebelle mais restait incapable de passer à l'acte. J'entendais l'orage là où j'avais mis des prairies ensoleillées, je touchais la souffrance, la violence. Ces maux ciselés hurlaient le dégoût et la haine, là où mes copies dégoulinaient de sensiblerie.

Je pouvais déceler le flirt avec le mal, je vivais la plongée dans l'abîme avec envie et délectation.

Et j'admirais. Et j'aurais tout donné pour réécrire ma rédac à moi, avec cette plume acérée, trempée dans l'acide plutôt que dans l'encre rose de mes rêveries de fillette. Et j'avais envie de dire à la prof qu'elle aussi était trop gentille, d'avoir choisi ma rédaction, mais qu'elle savait autant que moi, au fond, où était le vrai talent.

Marie, elle, osait. Elle osait la plongée dans l'abîme. Elle avait une force noire, dérangeante, bouleversante. Elle tirait de sa rage brulante des écrits qui sentaient le souffre, mais encensaient la vie, quand moi, je ne pouvais que balbutier de tièdes saynettes.

Je ne sais plus rien d'elle, la poète, l'écorchée, pourtant, ses mots ont laissé des traces et je ne me souviens plus des petites histoires que j'inventais, moitié drôles, un poil romantiques et très maladroites.

Je ne me souhaite pas de devenir un Bukovsky au féminin, je ne peux pas mettre Bacon en mots, ces chantres du mal me mettent mal à l'aise, justement, c'est pas pour rien.
Mais je sais que les plus désespérés sont les chants les plus beaux. Et malgré tout, quand je prends la plume, quand je me mets au clavier, mes mots sont doux ou drôles, engagés ou absurdes. Ici, dans ce blog, je ne raconte que le quotidien. Et ce n'est pas "sex, drugs and rock'n'roll", je ne saurais pas. Il n'est pas question de descente aux enfers ou de délires, plutôt d'une petite vie gentiment banale. Je ne suis pas attirée par le côté sombre, je ne peux pas dépeindre pas le flirt avec l'obscurité, je tais la souffrance, car je ne sais pas la transcender.


Je ne joue avec les mots que pour les faire s'aimer, je mets du rose là où je ne vois que du gris.
Et c'est vrai, quand on écrit ces derniers temps, quand on s'exprime en général, il fait bon être blasé. Porter un regard méprisant ou dézinguer les belles choses est signe d'intelligence. A l'inverse, il est mal vu de s'enthousiasmer. Dans cette société où dire du bien est un symptôme de faiblesse et de médiocrité, je me sens souvent revenue en classe de français en 4e, quand on lit la rédaction de Marie.

Mais, s'il refait bon parler d'amour, il y a peut-être un avenir pour les bons sentiments, les Paquerettes et les bluettes...

5 comentarios:

Anónimo dijo...

Tiens, ce post m'a fait penser au tien (pour le tien) :
http://jchichegblancbrude.blog.lemonde.fr/2009/02/21/morale-des-maitres-et-esclaves-nietzsche/
Interesting

Anónimo dijo...

pour le thème je voulais dire bien sur................................

Anónimo dijo...

hummm c un retour dns les vieux souvenir de l'adolescence ...... =D
quant a la vie banale .. elle n'est banale que parce qu'on la voit banale suffit juste de savoir se surprendre ... =D

Anónimo dijo...

"je n'ai jamais réussi à être totalement méchante" .... uhum, uhum ... ton amie épanouiiii n'est pas complètement d'accors avec ça .. ;-)

paquerette dijo...

Merci Tournesol Jonquille pour cette recommandation intéressante !

CamilleB, je vois que les souvenirs de l'adolescence te parlent !! ça rappelle du vécu ?
et je te promets que je fais ce que je peux pour banaliser ma vie et pouvoir en profiter pour souffler !

et mon amie épanuuiiii, tu parles d'une amie ;-)