martes, 22 de febrero de 2011

Voir un médecin en Espagne: visite chez un spécialiste à Madrid

suite du post Visite au centre de santé

... Quelques heures après mon rdv avec « mon » médecin traitant généraliste, je reçois, comme annoncé, un coup de téléphone d’une opératrice chargée de fixer les rendez-vous avec les spécialistes.

Presqu'un système de rendez-vous2.0!
La jeune fille au bout du fil me propose une consultation pour la semaine suivante dans un des hôpitaux publics de ma zone de Madrid. Pas celui en face de chez moi, car son un agenda est complet, mais je ne vais pas faire la fine bouche: j’accepte, trop heureuse d’avoir un rendez-vous rapidement! Je raccroche et reçois immédiatement un sms qui me confirme lieu et heure du rdv. Waouhou, on passe du 1/3 monde au 21e siècle en une matinée!

Le centro de especialidades, nouvelle mise à l'épreuve
Une semaine après, donc, je me présente à l’hôpital : l’extérieur est refait et la consultation où je dois me présenter indiquée clairement. Je monte plutôt tranquille par les escaliers jusqu'au 1e étage. J’ouvre la porte qui mène au consultations et là je déchante : c’est l’ambiance centro de salud mais en industriel. Dans le couloir qui s’ouvre devant moi, se serre une vingtaine de personnes grisonnantes, debout ou dans des chaises roulantes. Au bout de ce couloir un hall de gare : une salle d’attente, avec une dizaine de portes où sont indiquées les spécialités, et une longue file de gens qui prennent des tickets comme à la boucherie. Même si tous les spécialistes indiqués sur les portes semblent avoir trait à la gynécologie (dont le « tocotologue » dont le nom m'a paru rigolo jusqu'à ce que je sache ce qu'il fait) les sièges de la salle bondée sont occupés d’autant d’hommes que de femmes.
Bon bon bon, je ne vais pas refaire le coup de la franchute chiante, je respire profondément et cherche la salle 7, où consulte "mon" gynécologue". Voyant le nombre de personnes qui semblent attendre devant la porte, je décide d’aller aux toilettes « me repoudrer le nez ». J’en ressors 2 secondes plus tard, le nez effectivement recouvert, de ma main… "le bruit et l’odeur" de "l'inodore" m’ayant fait faire demi-tour avant même d’arriver à destination.

Je retourne dans la salle d’attente un peu échaudée et m’installe sur un banc d’où je peux voir la porte : difficile de savoir exactement quand arrive son tour, et effectivement, à en juger par les grognements de la dame assise à côté de moi, il arrive que certains ne respectent pas trop l’ordre d’arrivée. La dame se plaint à voix haute de ce que la jeune femme qui vient d’entrer lui a grillé la politesse, mais le jeune homme assis sur le banc d’en face, lui répond agacé que la consultation de « sa » femme ne va pas durer, juste le temps de récupérer des résultats d’analyse. Bon, au moins à présent, je sais que les Espagnols mâles ne vont pas chez le gynécologue, mais que les hommes présents dans la salle sont là pour accompagner leurs épouses. Ça me fait une drôle d’impression tout de même… Une femme ressort du cabinet, assez vite effectivement. Elle est suivie d’une dame en blouse blanche, qui fait l’appel des prochaines patientes et établit le tour. Je suis 2e sur la liste. Un quart d’heure plus tard, j’entre dans le cabinet.

Une consultation ultra-light
La dame en blouse blanche est assise derrière un bureau, à côté d’un homme d’une soixantaine d’année en chemise et cravate. De l’autre côté du bureau, deux chaises aussi. Je m’avance et m’assois en face de la femme qui m’a fait signe d’avancer.
Perdu : la dame me dit de m’asseoir « en face du docteur ». Same player shoot again. Qu’à cela ne tienne, je change de chaise et m’assieds en face du docteur qui n’a toujours pas ouvert la bouche. Assise face à eux deux, je me sens comme à un exam’ que j’aurais oublié de réviser. On me demande d’expliquer la raison de ma présence. J’indique d’une voix peu assurée mes douleurs abdominales et le fait que la généraliste m'a indiqué qu'il faudrait faire une échographie. Le médecin n’écoute déjà plus : il marmonne un "on va voir ça".

Il prend mon dossier rempli par la généraliste et lit à voix haute : vous êtes sous anti-contraceptifs. Je l’interromps : euh, non, pardon Monsieur, je ne prends pas la pilule. Un sourcil se hausse just’avant que son regard ne me fusille par-dessus le dossier… Mon dossier contient-il une erreur ? Ah non, c’est lui qui a mal lu. On reprend. ça vire à l’interrogatoire : date des premières règles : euh… je sais plus moi ! date du dernier frottis… euh… plus d’un an ? Je m’apprête à me lancer dans une explication, quand un regard au médecin m’arrête au milieu de ma phrase : il a refermé mon dossier et le passe à l’infirmière. Je m’arrête au milieu de ma phrase. L’impression de gaspiller son précieux temps. Effectivement, il me demande "Autre chose?" euh… pour moi, c’est déjà pas mal, non ?
Abasourdie, je balbutie un « non, non… ». Je tente une question «et donc? Euhm... j’imagine que vous ne pouvez pas vous prononcer sur l’origine de ces douleurs… ? ... sans examens…», «Vous imaginez bien».

L’infirmière coche quelques cases sur des imprimés, pour une échographie et un frottis, reprend mes réponses aux questions d’avant pour remplir mon dossier et me tends les papiers. Je devrai les présenter au guichet où les gens font la queue pour obtenir un rendez-vous pour les examens et demander un nouveau rendez-vous avec le docteur pour qu’il m’informe des résultats.

Je ressors incrédule. La « consultation » a duré 3 minutes top chrono, dont 2 minutes pour remplir les formulaires. Je n’ai pas bougé de ma chaise, le gynéco a prononcé 4 phrases.

Délai d'attente pour une échographie : 2 mois

Dans la salle, je prends mon ticket de boucherie et attends sagement au guichet pour un rendez-vous. 15 minutes plus tard, la dame me propose un rendez-vous : le 23 décembre (on est le 1e décembre), mais en bonne expat, le 23/12, je serai en route vers les fêtes de Noël en famille. Autre possibilité : le 27/12. Je ne serai pas rentrée… Ah bon ben dans ce cas-là ce sera pour… le 5 février 2011. Dans plus de 2 mois. Ah, mais bonne nouvelle, le frottis peut se faire dès demain. Ah, mais le frottis sans l’échographie, n’aidera pas le gynéco à faire son diagnostic, non ? Il faudra donc attendre les résultats de l’écho pour revoir le gynéco, ou bien ?
Oui oui c’est ça, une fois que vous avez fait tous les examens, les résultats sont transmis directement au médecin et vous venez en consultation et il vous informe. Ok. Donc après le 5 février. Exactement, je peux vous proposer le 8 février.

J'ai beau m'être promis de pas faire la difficile, j'avoue que je ressors de l'hosto le coeur à l'envers. Malgré le soleil qui illumine le petit matin, j'ai tout à coup très envie de rentrer en France.

Dans l'épisode 3, je vous raconte la suite !

3 comentarios:

Anónimo dijo...

Hello miss, tout d'abord j'espere que tu vas bien !
pour la santé en Espagne, en a peine 5 moins d'expatriation, j'ai vite compris qu'un "dispensaire" n'allait pas me convenir.
J'ai donc opté pour l'assurance privée (Sanitas) qui est financé ne partie par mon employeur.
C'est rapide (je confirme un consultation espagnol ne doit pas durer plus de 15 min), simple et efficace.
Lors de ma dernier visite chez le gyneco j'ai eu droit a une echographie en live et un frottis...
Vu le niveau d'imposition ici, on peut peut etre se payer une assurance, non ?
Biz.
cooper147@hotmail.fr

nathalie dijo...

Coucou! c'est vrai que le système de santé publique n'est pas toujours très rapide ni les médecins très aimables... mais il faut quand même reconnaître que c'est gratuit (et pour moi c'est indispensable car avec mes 1000 euros/mois et mon fils, je ne peux pas me permettre le privé). Dans mon cas, j'ai été opérée et j'ai accouché ici. Certes, c'était dans un hôpital neuf pas trop overbooké, mais tout s'est toujours très bien passé et j'en suis très contente.

Paquerette dijo...

@cooper147 et @nathalie
merci pour vos commentaires, auxquels je dois une réponse commune sous forme de post!! Je voulais écrire pour raconter mes dernières aventures, la suite de ces posts sur voir un médecin en espagne... une suite qui va un peu dans le sens de l'expérience de cooper et de nathalie (si, si c'est possible!).
@cooper147
Il est vrai que les charges sociales sont bien moins élevées qu'en France, et qu'à salaire brut équivalent, on dispose d'un salaire net plus important, ce qui fait que je me pose la question de prendre une assurance privée depuis mon arrivée, il y a 3 ans. Mais ne m'étant pas décidée (il y a plein de différents types de couverture!!!!), mon entreprise ne le proposant pas, et vivant de "touchons du bois", je n'ai pas d'assurance et j'ai dû payer de ma poche les visites et examens dans le privé quand j'ai voulu un examen et une réponse à mes questions avant 3 mois...
Pour le prix que j'ai payé (beaucoup beaucoup plus cher qu'une consultation non remboursée en France), j'avoue que j'ai été très déçue...
Et, curieusement, lorsque je me suis présentée pour les examens prévus dans le public, que j'avais maintenus, pour avoir une deuxième opinion, j'ai été agréablement suprise, de la professionnalité, de la rapidité et du traitement en général. Alors oui, il faut être patient et ne pas se formaliser des manières brusques des médecins dans le public, mais je crois qu'au final, c'est un peu au petit bonheur la chance. Si es pas du genre angoissé et peux attendre 3 mois des résultats, le public est tout autant voire plus compétent que le privé. Si tu peux te permettre une assurance "complémentaire" et que tu tombes sur qqn de pro dans le privé, ça t'évitera quelques sources d'énervement!
Bonne semaine sainte!