martes, 28 de julio de 2009

La pedida de toros: on veut des taureaux à Tudela de Duero

Toros si ! Vacas No ! Vaches ou taureaux pour les fêtes du village ? Chaque année, à Tudela de Duero, la question revient sur le tapis et chaque année les habitants de ce village de Castille s'égosillent pour qu'on ne les prive pas de taureaux pour les fêtes du 15 août.

Vous vous souvenez d'Astérix en Hispanie ?
Dans la BD, dans chaque ville où passe Astérix et Obélix, il suffit d'un olé murmuré pour que tous les habitants se mettent à danser et à chanter. Vous vous souvenez ?
Eh bien, même si ça fait cliché, cette image de fiesta permanente me vient souvent à l'esprit depuis que j'habite en Espagne. Non que la vie à Madrid soit une fête perpétuelle mais il faut avouer que les fiestas sont fréquentes et surtout que tout est prétexte à faire la fête !

Tudela de Duero est un gros village de la province de Valladolid, et il n'a rien d'exceptionnel.
Sauf que...
Fin mai, c'est la fête de l'exaltation de l'asperge (déjà fallait y penser).
Le 15 août, c'est l'Assomption, comme en France et les autres pays de tradition catholique. Sauf qu'à Tudela, la fête de Nuestra Señora de Asuncion y San Roque débute la veille par une verbena (une "veillée", avec bal populaire et fête en bonne et due forme) et dure jusqu'au 18 août. 3 jours au cours desquels se succèdent verbenas, courses de taureaux dans les rues (encierros) et corridas. Et c'est justement pour préparer ces fêtes qu'on en fait une autre, la pedida de toros, qui s'est déroulée ce week-end dans ce gros bourg de 8 000 habitants.


La 'Pedida de toros' (la demande des taureaux) c'est tous les ans, le 24 juillet, veille du jour du saint patron de Tudela, Santiago. Vers une heure du matin, les habitants et les associations de voisins (peñas) se rassemblent sur la place principale. Le maire de Tudela arrive sur la scène à 1 heure et se lance dans un discours à ses chers concitoyens où il annonce que cette année, c'est la crise, que les caisses du village sont vides et qu'il faudra donc se contenter de vaches pour les encierros, les courses bovines du 15 août.

Les habitants le huent, protestent bruyamment et scandent «Toros sí, vacas no» : on veut pas de vaches, on veut des taureaux ! Après quelques simagrées, le maire finit par céder et promet qu'il n'y aura pas de pauvres vachettes pour les encierros mais bien de beaux et mâles toros.

Tous le village explose de joie et entonne le refrain habituel "ay, fogato, ay fogato, que paliza que te van a dar, por ir a pedir los toros, sabiendo que no los hay" et c'est parti pour le bal avec orchestre où jeunes et vieux se trémoussent sans complexes, enchaînant les copas (cocktails) et les paso dobles. Imaginez-vous un mariage avec sa chenille auquelle participerait tout un village... et ça, c'est seulement pour s'entraîner.

Un simulacre qui revient tous les ans, une tradition unique
Tous les ans, le maire refait son speech pour annoncer qu'il n'y aura que des vaches.
Et tous les ans le village fait semblant de le croire et demande des taureaux.
Et tous les ans ce sont des taureaux qui courent dans les rues du village barricadé, comme aux San Fermines à Pampelune.

Et quand on raconte cette tradition, nos amis Espagnols eux-mêmes hallucinent... Elle n'existe ou ne subsiste visiblement que dans quelques endroits et sous d'autres formes : dans la province de Zamora, par exemple, ou dans d'autres villes, ce sont les reines de beauté de l'année qui demandent au maire les taureaux pour les fêtes.

Flipa... comme ils disent !

lunes, 20 de julio de 2009

Dia del amigo Madrid 2009 - 20 juillet c'est la fête de l'amitié

Aujourd'hui, 20 juillet, c'est la fête des amis.
Encore une fête qui nous avait échappé ! Après les mamans, les papas, les grands-mères, les valentins et les voisins... voilà le tour des copains. Vous le saviez pas ?! Moi non plus.

© DR | Neil Armstrong, Michael Collins et Buzz Aldrin (de g. à dr.)

Mais il y a 40 ans, on a marché sur la lune. ça vous le saviez, non ?
Bon. Ben, en Argentine en 1969, un petit gars s'est extasié devant Armstrong et ses potes qui gambadaient (ou non, c'est pas la question) sur l'astre blanc, comme des millions d'autres petits humains sur leur planète bleue. Il s'est senti uni à tous ses congénères qui communiaient devant leur télévision...

... et il s'est dit qu'on pourrait prendre cette date, le 20 juillet, pour célébrer l'amitié entre les hommes, ces mêmes petits humains qui avaient vibré à voir les pas de l'Homme sur la lune et s'étaient sentis amis de l'univers tout entier (tant qu'à faire).

Jusqu'ici visiblement cette fête était célébrée en Argentine et en Uruguay, mais cette année elle donne lieu, à Madrid, à quelques événements gratuits.

Il y aura donc des concerts à la Sala Heineken mercredi soir (22 juillet), des DJs au Pacha et une soirée jeudi soir dans l'hôtel puerta de america.

Pour entrer gratuitement et pour plus d'infos, rdv sur le site :
http://www.diadelamigo.com/

jueves, 9 de julio de 2009

Fermier cherche épouse : l'amour est dans le pré en Espagne


Il ne faut jamais sous-estimer le Français et le niveau abyssal de la télé de notre beau pays.

Il y a quelques mois, honte à moi, je regardais la Tv espagnole. Zappant désespérement à la recherche d'un truc qui ne soit pas de la pub, une série américaine ou un talk-show, je suis tombée sur une émission de télé-réalité dont le pitch était en substance "un fermier ça a du mal à se marier, aidons-le à draguer, en lui mettant une caméra sous le nez au passage, on devrait bien se marrer".

Eh oui... je vous entends déjà... ça vous rappelle quelque chose. C'est exactement le concept de
L'amour est dans le pré. Eh bien en Espagne ça s'appelle Granjero busca esposa (litt. "fermier cherche femme") et ça a fait un carton lors de la 1e saison cet hiver. Ils en sont à tourner la 2e saison, et cette fois dans la sélection d'agriculteurs célibataires, il y avait aussi des granjeras, cad, vous l'aurez compris, des "fermières qui cherchent maris".


Je sais pas comment fonctionne l'émission en France mais ici, l'idée c'est de prendre 6 granjeros célibataires et de leur faire un CV en vidéo qui est diffusé à la tv.

- Les téléspectatrices tentées par l'expérience envoient lettre de candidature et photos. Parmi
ces candidates, les fermiers en choisissent 2, à leur goût.

- Les 2 heureuses élues vont passer 10 jours chez le fermier et goûter ensemble aux joies de la vie à la campagne. Histoire de voir si en plus au passage, on peut pas glâner qqes scènes de catch féminin dans la gadoue...

Génial, non ? Et bien, croyez-le ou non, mais pendant 3 semaines, mon bel hidalgo et moi, nous avons regardé avec un mélange de consternation et d'intérêt malsain cette émission vulgaire où les agriculteurs, du fin fond du trou du c... de l'Espagne rurale étaient filmés aux prises avec des minettes toutes plus vulgaires les unes que les autres.

la French manucure rencontre les virées en tracteur et le tatouage de toro. Grandiose.

Je vous arrête tout de suite, j'ai ma conscience pour moi : c'est par intérêt sociologico-culturel pour mon pays d'accueil que je regarde ! J'vous l'jure, M'dame !!

Le succès de l'Espagne profonde...
Figurez-vous que nous n'étions pas les seuls : tout à coup avec certains de nos amis, les conversations se sont mises à tourner autour du gros libidineux andalou, du catalan neurasthénique, du pauvre benêt d'à côté ou de leurs prétendantes, la nympho, l'hystérique, l'antipathique, la faux-cul.

Les pronostics allaient bon train, sur les probabilités que Pepe finisse par larguer Pepa et que la fille de l'Est (allez blind test, c'est une chanson de ??) sorte avec le fermier qui était en train de se faire des films avec son autre invitée, plus-citadine-tu-meurs-qu'on-se-demandait-un-peu-ce-qu'elle-foutait-là-alors-si-elle-pouvait-pas-imaginer-vivre-à-la-campagne.

Bref, un ramassis de clichés et de vulgarité dont nous nous sommes pourtant repus, juqu'au dénouement et ses derniers rebondissement, séparations, amitié et même liaison entre l'andalou et la fille de l'Est qui n'était pourtant pas logée chez lui mais chez un autre. (Du haut vol je vous dis !)

Et je m'étonnais qu'un tel hommage à l'intelligence humaine, qu'une émission d'une si haute qualité n'existe pas dans notre pays aux si belles campagnes, le pays de la PAC et des 1000 fromages. Et voilà que j'apprends d'un seul coup d'un seul l'existence de L'amour est dans le pré, ET que l'émission en est à sa 4e saison ET que 2 tourtereaux de 2008 vont avoir un bébé !

La vache, mais où étais-je tout ce temps-là ?!! Tout ce que j'ai raté !! Je me disais aussi...
Heureusement internet est formidable et je peux suivre épisode par épisodes les aventures de Norbert et Guylaine... ça me fera patienter jusqu'à la prochaine de Granjero... !

Petite fleur contre vachette
Je ne veux pas comparer les 2 émissions qui sont très exactement jumelles et finalement des déclinaisons d'une émission Us au départ, mais je trouve drôle la différence entre les 2 positionnements des chaînes, lorsqu'on met côte à côte les 2 visuels.

Visiblement le public-cible de M6 est plus spécifiquement féminin. On est dans le romantique, le reality-show à l'eau de rose, une campagne lisse et verte... une campagne bucolique et sublimée où une pelouse bien nette et une frêle fleurette éclipsent le côté gadoue de l'agriculture et les odeurs de purin.

M6 veut raconter aux midinettes des histoires d'amour (présent dans le titre, zavez-vu la perspicacité) champêtre, quand la 4 espagnole a cherché à faire plus grand public et joue la carte humoristique avec l'imagerie du far-west pour ces cow-boys des temps modernes. Et effectivement, le public de la 4 a apprécié l'approche ruralo-décalée.

Qu'elle qu'en soit l'image, le niveau est à peu près aussi bas dans un cas que dans l'autre.
Sur ce coup-là, match nul entre la télé française et la télé espagnole !

lunes, 6 de julio de 2009

Pantano de San Juan - canoë et baignade à 1 heure de Madrid

On s'en doute, il fait très chaud à Madrid ces dernières semaines. Même si la chaleur n'a rien à voir avec la moiteur insupportable de l'été parisien, il y a des jours où on a juste envie de quitter la ville. Ce dimanche, nous sommes donc allés au Pantano de San Juan, un lac artificiel, dans l'extrême sud de la communauté de Madrid.

Créé par un barrage sur un fleuve, le pantano est une immense étendue d'eau entourée de pin et de plages de sable... Dépaysement et détente assurés !

Tourisme de masse et respect de la nature...
L'endroit est très prisé par les Madrilènes, car c'est la seule retenue d'eau proche de la capitale où la baignade est autorisée. Et que le niveau de l'eau baisse beaucoup plus rapidement en 2009 que les années précédentes n'est visiblement pas un problème. Les abords immédiats du lac sont bondés et les loueurs de bateaux n'ont l'air de s'inquiéter ni de la crise ni du réchauffement de la planète !

Allez, j'arrête de jouer ma mère la morale : il faut reconnaître que, même si on se croirait sur la Côte d'Azur au mois d'août, ça reste agréable. Surtout si, comme nous, on loue des canoës et qu'on va, à la pagaie, à quelques encablures des plages surpeuplées. Comme le lac est grand, on peut trouver assez facilement des coins un peu plus retirés où se faire grignoter les orteils tranquillement par les poissons.

La location d'un canoë est à 6€ l'heure. Partis 4h sur les berges opposées à l'embarcadère, il nous en a donc coûté 24 € par personne. Si on compte qu'au final on a fait un peu de sport, on a soigné notre bronzage sans crever de chaud et sans bain de foule, c'est tout à fait abordable !

Mon conseil aux couples : ne montez pas à deux dans un kayak... sauf si vous avez envie de tester la résistance de votre relation !! L'aller s'est très bien passé, mais le retour à la fin de la journée a été, dans notre cas, épique... Entre l'eau qui entrait à flots dans la frêle embarcation, les courants, les vagues provoquées par les sempiternels zodiaques et skieurs nautiques, la fatigue et la synchronisation inexistante entre nos 2 pagaies... que j'ai failli (non... pas m'en servir pour assommer mon bel hidalgo) retourner sur la rive et faire tout le tour du lac à pied !

Et malgré ça, malgré mes courbatures qui rendent difficile aujourd'hui la saisie de la souris et malgré le trajet de retour dans les bouchons, (1h15 au lieu de 50 minutes), je vous recommande l'expérience !

Comment y aller en voiture :
prendre l'A5 puis la M501
direction San Martín de Valdeiglesias puis sortie Pantano de san Juan ou (Pelayo de la presa)

On peut aussi y aller en bus :
A la station Principe Pio, ligne 551 jusqu'à l'arrêt Pelayo de la Presa (Carretera 501).
Départ toutes les heures en fin de semaine.
Durée du trajet : +/- 1 heure + 15 minutes de marche jusqu'au lac.