domingo, 29 de marzo de 2009

KAFKA chez les toros


NIE, Hacienda et autres tracas...


Pour ceux qu'auraient pas suivi, je récapitule : depuis que je vis en Espagne, afin de m'intégrer et de vivre en accord avec la légalité de ce gentil pays d'accueil, et en bonne Alsacienne bien psychorigide avec son "Ordnung muss sein"*, j'ai fait sagement toutes les démarches nécessaires, obtenu tous les papiers de la terre... et pourtant je me suis retrouvée il y a peu, à devoir encore justifier de mon existence et refaire des démarches...
Le genre de situations kafkaïennes qui vous donnent envie de reprendre un avion direct, direction votre Home sweet home, dont l'usine à gaz administrative, même plus chiante, paraît toujours plus logique parce que vous en connaissez les arcanes, et accessible parce que ses éminents représentants s'expriment dans votre langue maternelle...


Depuis mon arrivée en février 2008 :
  • j'ai obtenu mon NIE (numéro d'identification d'étranger) en mai 2008 après 3 mois d'attente, qui m'a donné une existence officielle de résidente communautaire en Espagne,
  • une fois obtenue ma promesse d'embauche en août, je suis allée me déclarer à la sécurité sociale,
  • je travaille depuis 6 mois (depuis début septembre 2008) dans une entreprise qui me déclare (rigolez pas, c'est pas si normal que ça, je parle d'expérience),
  • je suis déclarée à la sécurité sociale, que je paye tous les mois avec les autres charges sociales,
  • je paye l'IRPF (Impuesto de la Renta sobre las Personas Fisicas), l'impôt sur le revenu, qui est retenu à la source depuis début 2009.
  • J'ai même mon inscription au padron (le registre municipal, numéro qui ne va pas m'être d'une grande utilité, mais j'aime penser que c'est un acte citoyen puisque cette démarche sert de recensement et permet aux municipalités d'obtenir un reversement de certains impôts en fonction du nombre d'habitants, oui je sais, je suis trop bonne... Sainte Paquerette, priez pour nous...) mais ça a rien à voir avec le schmilblick d'aujourd'hui.

Bref, je suis loin d'être récalcitrante aux démarches, aussi quand il y a 15 jours on m'a dit que je n'existais pas sur les registres de Hacienda (le trésor public, les impôts, quoi...) vous imaginez mon émoi !!

Je savais que je devais effectuer ma "declaración de la renta", l'équivalent de notre déclaration d'impôt. Et j'avais vaguement entendu parlé d'un truc à faire la 1e fois pour que ça fonctionne. Mais je faisais confiance !!

Explications du système des impôts sur le revenu en Espagne pour les novices :
- L'IRPF est prélevé sur le salaire tous les mois. L'entreprise retient un certain pourcentage (entre 5 et 25% pour ceux que je connais), en fonction des données dont dispose Hacienda. Ensuite une fois par an, Hacienda refait ses calculs, et envoit un borrador (un brouillon) automatiquement à tous les gens qui payent des impôts : c'est un récapitulatif des revenus que tu as touchés, et de l'IRPF qui a été retenu, et sauf erreur ou omission, il suffit de signer, pour qu'ils t'imposent plus ou te remboursent le trop perçu.
Mais, la 1e année où tu travailles en Espagne, c'est pas comme les antibiotiques, c'est pas automatique (ou l'inverse) : il faut demander le borrador (c'est cool, on demande à payer des impôts...).

et... Comment demander le "borrador" ?
En principe, en se rendant à la agencia tributaria (ton centre des impôts).

Mais Dieu a créé l'informatique : eh oui, tout arrive, même en Espagne : on peut demander le borrador sur le site de la agencia tributaria. (http://www.agenciatributaria.com)

En théorie... sauf que moi, en me rendant sur ce site de m... super efficace, pour ce faire, lorsque je rentrais mon NIE, ben je me confrontais à une page d'erreur... d'où le problème rencontré par mon entreprise au moment de devoir déclarer les revenus. Mon nom n'existait pas (mais mon argent avait bien été prélevé, ça y a pas de problème) dans les fichiers.

Le service comptable de ma boîte m'a donc dit d'aller voir l'agencia de mon quartier et de leur demander un énième papier... le censo, qui correspond si j'ai bien compris à s'inscrire à Hacienda (qu'on paye déjà l'IRPF, visiblement ne suffit pas à nous faire connaître de ses services). Pour pouvoir de mon côté s'assurer que je n'étais pas illégale et, du leur, régler leurs impôts comme il faut.

Y a des fois où on se sent très blonde...
Qu'à cela ne tienne, je suis donc allée au centre des impôts à côté du Prado, un lundi matin ensoleillé (y a pire comme début de semaine). Après être passée au travers du portique de détecteur à métal, avoir pris mon ticket comme à la boucherie, et attendu 10 minutes, je suis arrivée à un guichet où j'ai expliqué tant bien que mal la situation au monsieur, avec mon plus bel accent et mes yeux suppliant de Frenchie un peu perdue...

Sans un sourire, il m'a demandé mon passeport et mon NIE et a rentré les données dans son ordinateur...
silence...
J'ai vu de l'autre côté de l'écran un sourcil se lever, qui voulait dire "kicékimafoutuunecruchepareillekariencomprisetkimefaitperdremontemps"...

Le monsieur s'est tourné vers moi d'un air ironique et m'a dit que j'étais bien enregistrée et qu'il n'allait donc pas perdre plus de temps avec moi...

Devant mon air de merlue frite et déconfite, il a tout de même ajouté qu'il ne voyait pas pourquoi ma boîte m'avait demandé de venir, que peut-être mon inscription avait été finalisée entre temps mais que bon voilà, tout était en règle. Et sur ce, il m'a indiqué la sortie.

Je l'ai remercié un peu abasourdie et je me suis retrouvée dehors, mi figue mi raisin... ne sachant si c'était une bonne ou une mauvaise nouvelle.

Je suis retournée sur le site et là, comme par magie, mon nom est apparu sur l'écran...
Ahem...

Youpie!!! Je suis maintenant sûre d'être une contribuable à part entière, reconnue, certifiée et tatouée en Espagne !

Enfin... jusqu'au prochain épisode (n° 72) des tribulations de la cigogne !

*Ordnung muss sein signifie "l'ordre doit régner" : les Alsaciens sont un peu allemands sur les bords et comme leurs voisins d'Outre-Rhin avec qui ils ont une relation d'amour-haine depuis des siècles, ils sont réputés pour apprécier l'ordre, la ponctualité, la propreté et le respect de la loi (et la bière et le Gewürtz, mais y a pas de rapport avec la choucroute, ah! oui et la choucroute... mais je m'égare...). Avant de m'envoyer un commentaire d'insulte pour ces clichés navrants et ce racisme de petite volée, rappelez-vous que je suis Alsacienne...

1 comentario:

CamilleB dijo...

vive l'alsace !! XD