domingo, 9 de noviembre de 2008

Festival d'automne, la rançon de la gloire


:::La 25e édition du Festival d'automne de Madrid
se déroule du 13 octobre au 16 novembre 2008
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Le Festival de Otoño de Madrid est une institution, qui rassemble tout les ans en octobre et novembre le meilleur du théâtre, de la danse, de la musique et du cirque contemporains, les stars de la scène espagnole mais surtout internationale. Ouverts aux tendances les plus novatrices, tout en laissant une grande place aux maîtres, tels Pina Bausch ou Peter Brook, le festival présente cette année encore une affiche extraordinaire et des créations uniques.
Et pourtant, ce festival des superlatifs laisse un goût un peu amer à une madrilène novice.

Le festival des superlatifs : le meilleur...
et le plus élitiste aussi.

On ne peut que regretter, pour une capitale et pour les arts scéniques, que cet événement unique ne soit pas plus démocratique : outre les prix prohibitifs qui rendent tout simplement impensable et impossible l'accès aux plus grands spectacles, on regrette une communication à la fois clinquante, peu pratique et encore moins pédagogique, au vu du nombre de représentations de chaque spectacle (2 ou 3 en moyenne). Toute la ville est au courant du fait que le festival d'Automne se déroule en ce moment, mais rares sont ceux qui ont idée du programme et encore plus rares ceux qui ont obtenu une entrée.

Pas la peine d'espérer voir les monstres de la danse et du théâtre, ni même leur descendance (la fille de Peter Brook, Irina Brook, était aussi programmée) : les places s'arrachent malgré les prix prohibitifs. Même vendues au compte-goutte, il n'en restent plus à la vente plusieurs semaines avant le festival et la majorité des spectacles se jouent à guichets fermés.

Hors des sentiers battus
En bref, pour ceux qui sont au courant et qui ont les moyens, ce festival est L'événement culturel de l'année, synonyme de découvertes et d'émotions sans équivalent. Pour les autres, il vous reste les spectacles un peu plus loin (le festival s'étend jusqu'à L'Escurial, à 45 minutes de Madrid), dans de plus petites salles et non les théâtres du centre-ville, avec tout même, si vous osez vous aventurer hors des chemins battus, la possibilité de découvrir quelques petites merveilles.

J'ai ainsi eu la chance, en me rabattant avec dépit sur une des 4 dernières places disponibles d'un spectacle dont je n'attendais rien, de vivre un moment magique, devant 20 moines shaolins dans une chorégraphie de Sidi Larbi Cherkaoui, au Matadero de Madrid (anciens abattoirs transformés en salles de spectacles et d'expositions). (Sutra - Sadler's Wells)

Dépêchez-vous, il reste peut-être des places pour les spectacles de ces 8 derniers jours :
Entre autres :
Cirque : Le fil sous la neige - Miradas de Circo : Les Colporteurs - 12 au 15 à 20h et le 16 à 18h.
Danse : Opening Night Les SlovaKs Dance Collective 14-16 novembre - Teatro Pradillo.
Théâtre : Versus de Rodrigo Garcia - 12-15 novembre - Matadero de Madrid.
Danse : H2 de Grupo de Rua - 13 et 14 novembre à 20.30 au Teatro Albéniz.
Musique et Théâtre : Paris-Bukarest - 13 novembre à 20.30 à l'Institut Français

Plus d'infos sur le site officiel du festival

6 comentarios:

Anónimo dijo...

Dommage pour l'élitisme de l'évènement, ça m'a l'air fameux en tout cas et j'adore Peter Brook, son travail shakespearien et son investissement passionné dans la réhabilitation du théâtre des bouffes du Nord

paquerette dijo...

Moi aussi j'adore Peter Brook et je garde de la seule et unique fois où j'ai pu admirer son travail aux Bouffes du Nord un souvenir qui ne flétrit pas.
C'est beaucoup pour cette raison que j'ai écrit cet article : le temps que j'apprenne qu'il était programmé, les deux représentations étaient complètes. Par curiosité j'aurais aimé voir ce que fait sa fille, idem... complet...
Je ne me plains pas, j'ai vraiment adoré le spectacle de Sidi Larbi Cherkaoui, mais je trouve ça vraiment dommage, que ce soit toujours les mêmes qui aient accès à cette culture... et les autres qu'on laisse devant les blockbuster (que je peux aimer aussi parfois) et la télé-poubelle (qu'il m'arrive de regarder en espagnol, pour apprendre la langue :), qu'ils le veuillent ou non.

Ginette dijo...

L'Espagne n'est donc pas épargnée par les sirènes de la démocratisation culturelle qui ne profite à personne.
Je suis presque soulagée que ce ne soit pas une spécificité française mais ça reste déprimant.
(Hé, Sidi Larbi Cherkaoui, c'est quand même pas n'importe quoi, ça reste LA star du moment dans le monde de la danse en Europe... son travail est superbe et il mérite cet engouement mais la tendance des programmateurs de salles bien pensantes à le vouloir dans leur programme de façon frénétique quitte à y dépenser leur budget occulte là encore des oeuvres plus confidentielles mais d'aussi bonne qualité... rhaa la culture...).
Mais je m'emporte, je m'emporte...

paquerette dijo...

@sandrine :
Au temps pour moi...
j'étale mon inculture sans vergogne : je ne connaissais pas du tout la nouvelle coqueluche des milieux mondains de la danse et des nouvelles scènes européennes...
Ce qui ne fait que renforcer mon propos: quand les stars prennent la place des petits nouveaux, quelles scènes restent ouvertes à ces derniers? Bien peu j'en ai peur! Et à vu de nez, la situation est bien pire ici, où les événements culturels sont désormais plus le fait de la sphère privée que publique... Mon coeur (chauvin?)saigne lorsque je me rends dans une salle sponsorisée par une brasserie bien connue pour un concert ou que je vais voir une expo dans le nouveau musée à la mode, superbe édifice entièrement financé par une... banque. Heureusement qu'il y a des gens comme toi pour faire (encore) bouger les choses ! In Sandrine we trust ;o)
Merci pour tes voeux de facebookienne au passage et à bientôt sur les scènes ou à défaut près de la Seine parisienne?

biz

Anónimo dijo...

Merci pour l'info, ça fait un an que je suis là et je n'ai jamais entendu parler de ce festival ;(

paquerette dijo...

@enoo
j'avoue que sans mes amies férues de culture et à l'affut d'événements, je ne me serais guère arrêtée aux quelques panneaux publicitaires éparpillés dans la ville...
honte à moi, ou à aux organisateurs, qui finalement n'ont pas vraiment besoin de soigner leur communication, au vu du succès...
Mais si je vois d'autres bons plans ou idées sorties, je posterai l'info!